NicolasPanayotou â Nul nâentre ici sâil nâest gĂ©omĂštre. GravĂ© Ă lâentrĂ©e de lâEcole fondĂ©e Ă AthĂšnes par Platon, ce cĂ©lĂšbre aphorisme fait rĂ©fĂ©rence Ă lâexpression employĂ©e par Pythagore bien avant Socrate. Puisant dans son rĂ©pertoire iconographique, Nicolas Panayotou, artiste français dâorigine grecque nĂ© en
Lexposition avec le titre » Nul nâentre ici sâil nâest gĂ©omĂštre » de Nicolas Panayotou est prĂ©sentĂ©e Ă la galerie A2Z art Gallery Ă Paris jusquâau 11 mai 2019. GravĂ© Ă lâentrĂ©e de lâEcole fondĂ©e Ă AthĂšnes par Platon, ce cĂ©lĂšbre
Jetranspose dâailleurs volontiers au dojo le fameux prĂ©cepte platonicien qui orne le fronton de lâacadĂ©mie : « nul nâentre ici sâil nâest gĂ©omĂštre ». Car ce dont il sâagit, c
ï»żDela sorte, le gĂ©omĂštre dĂ©veloppe son intelligence. On prĂ©tend que Platon avait inscrit sur sa porte : « Que nul nâentre ici, sâil nâest gĂ©omĂštre » ! Nos maĂźtres comparaient lâeffet de la gĂ©omĂ©trie sur lâintelligence Ă lâaction du savon sur les vĂȘtements : elle en enlĂšve les souillures et en nettoie les taches. » Notes Lâhistorien britannique Arnold Joseph Toynbee
QUENUL NâENTRE ICI SâIL NâEST GEOMETRE (PLATON) Ainsi, comme nous lâavions dĂ©veloppĂ© dans notre article prĂ©cĂšdent ;La lecture attentive, et lâinterprĂ©tation analytique GĂ©omĂ©trisation du corps topologique de la droite rĂ©elle Dans cet article inĂ©dit, nous allons dĂ©voiler partiellement, les fondements thĂ©oriques de tous les articles qui ont prĂ©cĂ©dĂ©s, en
Vay Tiá»n TráșŁ GĂłp 24 ThĂĄng.
Articles Ă©tiquetĂ©s comme âNul n'entre ici s'il n'est gĂ©omĂštre planche maçonniqueâ Que nul nâentre ici sâil nâest gĂ©omĂštre » Platon signification Que nul nâentre ici sâil nâest gĂ©omĂštre » Platon signification 31 octobre 2021 4 Que nul nâentre ici sâil nâest gĂ©omĂštre que signifie cette cĂ©lĂšbre phrase de Platon ? Comment lâinterprĂ©ter ? Tentative dâexplication. Que nulâŠ
Ăcrit par AntarĂšs Mesurer, comparer pour choisir et dĂ©cider ? Deux chemins ! 1Humaniste et politique 2 Symbolique et initiatique NĂ©anmoins un seul objectif Construire le Temple de lâHumanitĂ© Contribution n° 1 ... du DEVOIR opĂ©ratif »fermĂ©... au DEVOIR spĂ©culatif » libĂ©ral. Nul nâentre ici sâil nâest gĂ©omĂštre » ⊠⊠dictait Platon⊠au fronton de son AcadĂ©mie⊠⊠380 ans avant notre Ăšre ! Mesurer, comparer pour choisir et dĂ©cider⊠⊠fondent ce quâil appelait lâesprit de gĂ©omĂ©trie ». Lui-mĂȘme en usait Ne choisir que de jeunes Ă©lites de ce bois⊠⊠dont Aristote⊠⊠pour les conduire aux plus hautes fonctions dans la Cité⊠âŠtelle Ă©tait sa ligne de conduite. Puis Euclide vint, et le premier en GrĂšce Enseigna lâart du gĂ©omĂštre Environ 300 ans avant notre Ăšre. Il nous laisse des livres importants⊠⊠sur la gĂ©omĂ©trie plane⊠tels ses ElĂ©ments » ⊠quâil nomme de la rĂšgle et du compas » Ă©videmment. Il surgit en 1390⊠en maçonnerie⊠⊠par lâintermĂ©diaire dâun poĂšme manuscrit⊠⊠LE REGIUS⊠⊠lequel encore nous guide⊠⊠de par les STATUTS DE LâART DE GĂOMĂTRIE SELON EUCLIDEâŠ. Le RĂ©gius ? Câest lâhistoire de grands seigneurs et de grandes dames⊠âŠqui avaient beaucoup d'enfants⊠⊠pour lesquels ils voulaient de bons mĂ©tiers... ⊠contraignants en DEVOIRS ⊠âŠenvers leurs compagnons, le seigneur, le maitre et la vierge Marie. Ils convoquĂšrent, ce pourquoi, les plus savants des clercs⊠⊠dont Euclide⊠⊠afin de crĂ©er le mĂ©tier de maçonnerie⊠⊠de par la science de gĂ©omĂ©trie. EXTRAITS Ce grand clerc, Euclide, ordonna A celui qui Ă©tait plus Ă©levĂ© dans ce degrĂ©, Qu'il devait enseigner les plus simples d'esprit Pour ĂȘtre parfait en cet honnĂȘte mĂ©tier; Et ainsi ils doivent s'instruire l'un l'autre, Et s'aimer ensemble⊠comme sĆur et frĂšre. Il ordonna encore que MaĂźtre doit-il ĂȘtre appelĂ©; Afin qu'il soit le plus honorĂ©, Mais jamais maçons ne doivent appeler un autre, Ni sujet ni serviteur⊠mon cher frĂšre⊠⊠MĂȘme s'il est moins parfait qu'un autre; Chacun appellera les autres⊠compagnons, par amitiĂ©. Euclide enseigna le mĂ©tier de gĂ©omĂ©trie. Il fonda les sept sciences; Grammaire est la premiĂšre, je le sais, Dialectique la seconde, je m'en fĂ©licite, RhĂ©torique la troisiĂšme sans conteste, Musique la quatriĂšme, je vous le dis, Astronomie est la cinquiĂšme, par ma barbe, ArithmĂ©tique la sixiĂšme, sans aucun doute, GĂ©omĂ©trie la septiĂšme, clĂŽt la liste, Car elle est humble et courtoise. En vĂ©ritĂ©, la grammaire est la racine, Chacun l'apprend par le livre; Mais l'art dĂ©passe ce niveau, Comme le fruit de l'arbre vaut plus que la racine; La RhĂ©torique mesure un langage soignĂ©, Et la Musique est un chant suave; L'Astronomie dĂ©nombre, mon cher frĂšre ; L'ArithmĂ©tique montre qu'une chose est Ă©gale Ă une autre, La GĂ©omĂ©trie est la septiĂšme science, Qui distingue le vrai du faux, Fin de citation Mes FF et mes SS⊠A cette Ă©poque, le catholicisme romain cannibalise la maçonnerie opĂ©rative Impossible dây Ă©chapper ! Câest lâesprit de l'Ă©poque⊠⊠le Zeitgeist philosophique allemand⊠qui signifie lâesprit du temps »⊠⊠câest-Ă -dire le climat intellectuel et culturel⊠⊠les jugements et habitudes de pensĂ©e⊠⊠que la vulgate temporelle et spirituelle impose Ă tous et partout. Le conte-poĂšme RĂ©gius participe Ă©videmment de ce systĂšme culturel carcĂ©ral⊠⊠en fixant les DEVOIRS aussi bien intimes que publics de chacun⊠Exemples Celui qui voudrait connaĂźtre ce mĂ©tier et l'embrasser, doit bien aimer Dieu et la sainte Ă©glise et son maĂźtre aussi. Un maçon qui connaĂźt bien son mĂ©tier, Qui voit son compagnon tailler une pierre, Et qu'il est sur le point d'abĂźmer cette pierre, Reprends-la lui aussitĂŽt si tu le peux, Et montre-lui comment la corriger, Avec de douces paroles nourris son amitiĂ© Tu ne coucheras pas avec la femme de ton maĂźtre, Ni de ton compagnon, en aucune maniĂšre, Sous peine d'encourir le mĂ©pris du mĂ©tier; Ni avec la concubine de ton compagnon, Pas plus que tu ne voudrais qu'il couche avec la tienne. Cela dit, peu Ă peu, le mĂ©tier de maçonnerie⊠⊠va confĂ©rer Ă la science de gĂ©omĂ©trie⊠âŠun statut de systĂšme de rĂ©fĂ©rence⊠⊠comme Ă©tant une science Ă part⊠⊠reliant lâidĂ©e Ă lâobjet⊠⊠le raisonnement Ă la forme⊠⊠ce qui, par extension dĂ©signera toutes les dĂ©marches intellectuelles, morales et spirituelles⊠âŠet ouvrira ainsi la voie Ă notre maçonnerie spĂ©culative ! ⊠Ainsi mes FF et mes SS⊠âŠle maçon opĂ©ratif, tel le gĂ©omĂštre, doit-il savoir mesurer et comparer pour exĂ©cuter son plan de travail et toucher son salaire⊠⊠le nez dans le guidon⊠car pas question dâĂ©dification philosophique dâun Temple de lâhumanitĂ©, vouĂ© Ă la concorde et la justice⊠... fruit de la lente maturation alchimique, culturelle et humaniste quâest lâinitiation maçonnique. Il lui manque encore en effet le plus important⊠⊠ce subtil alchimique enchantement surrĂ©aliste de chercheur dâor ⊠Car enfin⊠⊠sâil suffisait de se constituer de vĂ©ritĂ©s⊠âŠbien propres sur elles⊠⊠gazouillantes dâobĂ©issances bien-pensantes⊠⊠admirablement taillĂ©es⊠⊠alignĂ©es et superposĂ©es Ă lâidentique entre elles ?... ⊠tel le mur de Berlin ? ⊠Au bout du bout⊠ce Temple de lâHumanité⊠⊠soi-disant pur et sans taches⊠⊠symboliserait une sociĂ©tĂ© figĂ©e ⊠⊠dâoĂč Dionysos aurait Ă©tĂ© Ă©vincé⊠⊠le dĂ©sir castré⊠⊠dans la parfaite harmonie de lâuniformité⊠⊠dâoĂč nait lâennui⊠et le totalitarisme⊠⊠dont celui du transhumanisme⊠aujourdâhui ! Quant Ă nous mes FF et mes SS⊠âŠnotre ailleurs est autre ! Chacun sâinitie soi-mĂȘme⊠âŠ. en cheminant cahin-caha⊠⊠ici et là ⊠oĂč le pousse ses angoisses mĂ©taphysiques. Il se construit ainsi⊠⊠dâautres aussi⊠⊠formant un tout⊠⊠à limage de ces longs murs de pierres sauvages⊠⊠zĂ©brant nos prairies montagnardes⊠⊠ou bordant nos chemins vicinaux⊠⊠crĂ©ation dâimaginations fĂ©condes⊠⊠adossĂ©es Ă de savoir-faire immĂ©moriaux⊠⊠de force, sagesse et beauté⊠⊠et non de Raison pure⊠Car lâapriori, le Zeitgeist, le choc Ă©motionnel fondent le dĂ©sir⊠⊠celui du compagnon⊠⊠qui vaque par la tangente⊠⊠à la recherche de lâor du Temps⊠⊠Kant, LautrĂ©amont, AndrĂ© Breton dans lâhavre-sac⊠⊠et Pascal⊠Il ne faut pas dormir ! » Alors, lâesprit de gĂ©omĂ©trie⊠spĂ©culatif ? Certes⊠nul nâentre ici sâil nâest gĂ©omĂštre⊠⊠mais⊠nul nây reste sâil nâest que gĂ©omĂštre ! ⊠car, sur le Forum⊠dans la CitĂ© la polis dâAristote⊠âŠau franc-maçon, animal politique ⊠⊠Comme tout ĂȘtre humain !⊠âŠsâimpose le DEVOIR de PAROLE⊠âŠpour distiller au dehors⊠âŠlâesprit de gĂ©omĂ©trie⊠⊠mĂ»ri au-dedans ! Contribution n°2 LâAcadĂ©mie de Platon, Ă©tait un lieu de formation spirituelle de lâhomme La tradition philosophique qui affirme que Platon Ă©crivit cette phrase Que nul nâentre ici sâil nâest gĂ©omĂštre » au fronton de son AcadĂ©mie », nâinsiste pas assez sur lâidĂ©e que se faisait ce cĂ©lĂšbre philosophe du mot gĂ©omĂ©trie ». Le sens du mot gĂ©omĂ©trie » employĂ© par Platon nâest Ă©videmment plus tout Ă fait le mĂȘme aprĂšs 2500 ans. En tant que science et art », le but de la gĂ©omĂ©trie de Platon, Ă©tait de tracer les figures, de relier les lignes, de mesurer les distances et concevoir les formes idĂ©ales. Il est donc Ă©vident que la gĂ©omĂ©trie dont parle Platon nâest pas ce chapitre du cours de mathĂ©matiques enseignĂ© Ă notre Ă©poque au collĂšge. Il sâagit dâune science sacrĂ©e celle des idĂ©es et des formes ». Les idĂ©es pures » sont des essences divines existant Ă©ternellement dans le monde cĂ©leste, tandis que les formes » sont les corps visibles de notre monde matĂ©riel. Chaque objet de notre bas-monde, pensaient Socrate et Platon, sont les reprĂ©sentations imparfaites des idĂ©es pures et parfaites qui existent Ă©ternellement dans le monde spirituel. Elles sâincarnent et prennent corps sous les multiples formes des objets cosmiques et terrestres visibles du monde sensible et matĂ©riel. Toutes choses du monde sensible sont des formes, sortes de figures gĂ©omĂ©triques tracĂ©es par la main des dieux et destinĂ©es Ă ĂȘtre les rĂ©ceptacles de leurs idĂ©es pures » et des archĂ©types » cĂ©lestes. Telle Ă©tait la doctrine quâenseignait Platon, et avant lui, son MaĂźtre Socrate. AncĂȘtre de la gĂ©omĂ©trie moderne, la gĂ©omĂ©trie de Platon Ă©tait donc exclusivement une science spirituelle dont la finalitĂ© nâĂ©tait pas de former les Ă©tudiants Ă lâesprit mathĂ©matique, ni aux mĂ©thodes de mesures quantitatives, mais plutĂŽt Ă ouvrir leurs intuitions Ă lâapprĂ©hension des rĂ©alitĂ©s spirituelles et Ă leur rendre intelligibles les lois de la crĂ©ation mĂ©taphysique du cosmos et la terre, ces espaces oĂč se dĂ©ploient les formes », câest-Ă -dire, les corps physiques de notre bas-monde. LâAcadĂ©mie de Platon Ă©tait par consĂ©quent une Ă©cole initiatique, un lieu de formation de lâesprit humain Ă la comprĂ©hension des relations existant entre le monde supĂ©rieur des archĂ©types et le monde infĂ©rieur terrestre des objets matĂ©riels accessibles aux sens. Cette formation confĂ©rait aux Ă©tudiants lâaptitude mentale et psychique permettant Ă lâesprit humain de passer du monde matĂ©riel des pensĂ©es imparfaites dĂ©coulant des Sens », Ă celui des pensĂ©es pures et parfaites capables de sâĂ©lever aux Arts » et aux Sciences » cĂ©lestes, tels les prisonniers de la Caverne de Socrate qui, une fois libĂ©rĂ©s de lâillusion des sens, parviennent Ă voir la lumiĂšre du soleil et donc Ă distinguer la vraie rĂ©alitĂ© » des choses. En ce sens, Platon ne faisait quâinstitutionnaliser le systĂšme informel de la formation intellectuelle et spirituelle lancĂ©e par son Maitre Socrate. Câest en Egypte, dans les Temples de ThĂšbes, grande mĂ©tropole religieuse, que semble-t-il, Platon avait pris conscience de lâimportance de lâesprit de gĂ©omĂ©trie » comme prĂ©alable Ă toute formation initiatique. En effet, la construction des pyramides, avant dâĂȘtre un art de bĂątisseurs de monuments, Ă©tait dâabord une Ćuvre de gĂ©omĂ©trie, câest-Ă -dire, une Ćuvre de la pensĂ©e. Tout comme lâentrĂ©e dans le Temple nâest permise quâaux initiĂ©s, lâentrĂ©e dans lâAcadĂ©mie de Platon nâest accessible quâĂ ceux qui ont lâesprit de gĂ©omĂ©trie » selon le mot de Blaise Pascal, qui semble avoir bien compris la vĂ©ritable intention de Platon. Que nul nâentre ici sâil nâa point lâaptitude Ă rĂ©flĂ©chir on dit aujourdâhui dans les loges maçonniques Que nul nâentre ici sâil nâa point lâaptitude Ă mĂ©diter. Nâexige-t-on pas du profane qui se destine Ă lâinitiation, de passer dâabord par le Cabinet de RĂ©flexion pour prouver son esprit de gĂ©omĂ©trie » ? Que nul nâentre ici sâil nâa point lâaptitude Ă mĂ©diter sur les idĂ©es pures et les rĂ©alitĂ©s du monde immatĂ©riel et supĂ©rieur. En ce sens, on peut affirmer sans trop se tromper, que Platon est le pĂšre du symbolisme en tant que dĂ©marche intellectuelle utilisant les formes gĂ©omĂ©triques, câest-Ă -dire des symboles, pour enseigner et rendre intelligibles Ă lâesprit humain, les idĂ©es archĂ©typales et les phĂ©nomĂšnes du monde invisible. La formule de Platon est donc avant tout, une devise, un critĂšre de sĂ©lection et non pas un prĂ©cepte discriminatoire, elle rĂ©sonne Ă la fois comme une invitation Ă ceux qui veulent sâĂ©lever Ă la connaissance des idĂ©es pures, et comme un avertissement nĂ©cessaire aux Ă©tudiants inaptes Ă lâinitiation, afin quâils ne viennent pas perdre leur temps Ă lâAcadĂ©mie. Le Grand Architecte de lâUnivers est aussi le Grand GĂ©omĂštre Quelques siĂšcles aprĂšs Platon, les gnostiques iront plus loin en parlant de gĂ©omĂ©trie sacrĂ©e » et en dĂ©signant Dieu le crĂ©ateur des cieux et de la terre par lâattribut de Grand GĂ©omĂštre ». Tout comme Platon, les gnostiques avaient aussi créé des Ecoles initiatiques dans la mĂȘme intention et logique de pensĂ©e que lâillustre philosophe grec. Câest Ă peu prĂšs Ă cette Ă©poque quâapparait lâexpression Grand Architecte de lâUnivers » entendue comme un synonyme du mot Grand GĂ©omĂštre », comme le rappelle Blaise Pascal qui dĂ©signait explicitement Dieu par ce terme, ou comme Voltaire qui appellait Dieu lâĂ©ternel GĂ©omĂštre ». Tout architecte est dâabord un excellent gĂ©omĂštre, cela va sans dire. En effet, le plan dâune cathĂ©drale, comme le plan de toute Ćuvre dâarchitecture est un ensemble de formes ou de figures, conçus dans lâesprit de lâarchitecte, et qui par le travail » ou Art de la construction », se matĂ©rialisera en monument physique. De mĂȘme, si lâHomme est le symbole dâune forme appelĂ©e corps humain », sa crĂ©ation en tant quâĂȘtre humain a suivi exactement le mĂȘme processus dans lâEsprit du Grand Architecte de lâUnivers. Reprenant cette conception des mystĂšres de la crĂ©ation, les HermĂ©tistes, les Alchimistes et les Kabbalistes, dĂ©velopperont tour Ă tour, leurs enseignements initiatiques en partant du principe quâil existe une analogie entre les puissances crĂ©atrices du GĂ©omĂštre Homme et celles du Grand GĂ©omĂštre. Au-delĂ de leurs diffĂ©rences, ces Ă©coles enseignaient que le Grand Architecte est une LumiĂšre, une Energie cosmique qui investit les formes humaines, animales, vĂ©gĂ©tales et animait toute forme visible, tout comme Socrate et Platon enseignaient que les idĂ©es pures descendaient du monde des archĂ©types pour devenir des pensĂ©es intelligibles dans lâintellect humain, ou sublimer les formes matĂ©rielles du monde sensible. Leur doctrine centrale tourne autour dâune mĂȘme idĂ©e lâHomme est capable de dĂ©ployer lâArt de manier la RĂšgle, lâEquerre et le Compas confĂšre lâaptitude mentale et psychique les pouvoirs divins Ă la base de la crĂ©ation des cieux et de la terre ces outils maniĂ©s dans un esprit gĂ©omĂ©trique appropriĂ© permettent de tracer » des formes gĂ©omĂ©triques mentales harmonieuses et capables de capturer les Ă©nergies spirituelles les idĂ©es pures Ă©parses dans lâunivers, de les rassembler et de les unir dans cette forme, autrement dit, de lui donner vie, force et puissance. Câest en cela que la gĂ©omĂ©trie de Platon est une science initiatique. Sans doute quâen privilĂ©giant lâexpression Grand Architecte », les Ă©coles gnostiques ont voulu mettre en exergue la fonction de constructeur du GĂ©omĂštre divin, dĂšs lors que leur enseignement Ă©sotĂ©rique, originaire dâEgypte, plaçait le symbolisme de la construction du temple humain et du temple cĂ©leste au cĆur de la transmission initiatique. LâinitiĂ© gnostique est Ă mĂȘme de crĂ©er des formes mentales selon les lois de lâart de la construction gĂ©omĂ©trique. Câest en cela que la symbolique maçonnique dĂ©montre clairement que la Franc-Maçonnerie moderne est lâhĂ©ritiĂšre des anciennes Ă©coles gnostiques, mais aussi lâhĂ©ritiĂšre de Platon, le pĂšre du symbolisme gĂ©omĂ©trique. Le Franc-Maçon est aussi un gĂ©omĂštre et un constructeur de temple Ătre gĂ©omĂštre », câest savoir manier lâEquerre, le Compas et la RĂšgle. Ces instruments, notamment, lâEquerre et le Compas, sont essentiellement les outils immatĂ©riels de la gĂ©omĂ©trie sacrĂ©e enseignĂ©e dans toutes les Ă©coles dâinitiation depuis Platon. Sans le savoir, les Francs-Maçons sont les Ă©lĂšves de Platon. La gĂ©omĂ©trie est le nom par lequel Platon dĂ©signait le travail maçonnique » que le Franc-Maçon est appelĂ© Ă pratiquer sur son Ăąme, son intellect, sa personnalitĂ©, afin de construire son temple intĂ©rieur, ce RĂ©ceptacle de la LumiĂšre qui luit Ă lâOrient de la loge. Cette construction ne peut se faire de maniĂšre juste et parfaite que si elle suit rigoureusement les rĂšgles de lâart maçonnique transmise secrĂštement Ă travers nos rituels initiatiques. Ce thĂšme est au cĆur de lâinitiation du Compagnon Franc-Maçon. Les ancĂȘtres Grecs et les gnostiques connaissaient donc le symbolisme de la RĂšgle, de lâEquerre et du Compas autant ces instruments permettent de concevoir un plan de construction, de tracer harmonieusement les formes ou de mesurer, autant ils servent de support mĂ©ditatif pour deviner et comprendre les mystĂšres de lâĂąme, et les mystĂšres de la construction des cieux et de la terre, notamment, le monde cĂ©leste du soleil de la lune et des astres, ainsi que le monde invisible des archĂ©types ou idĂ©es pures issues de la pensĂ©e crĂ©atrice des dieux. La Franc-maçonnerie spĂ©culative remonterait-elle donc Ă Platon ? Vraisemblablement, oui tout ce qui vient dâĂȘtre dit le prouve. Le Maçon spĂ©culatif, câest le Maçon de lâintellect, qui construit par sa pensĂ©e et ses qualitĂ©s morales, des formes mentales selon la Science de la gĂ©omĂ©trie et lâArt de la construction, afin de construire son propre temple et celui de lâhumanitĂ©, en sâinspirant des proportions pures et parfaites » du Temple cĂ©leste, conçu par le Grand Architecte de lâUnivers. LâEquerre, le Compas, le Maillet ou la Truelle, la Pierre Brute, en un mot, tous les outils de la maçonnerie spĂ©culative, sont immatĂ©rielles et relĂšvent essentiellement de lâart de la construction spirituelle. Une planche » maçonnique est appelĂ©e morceau dâarchitecture », pour signifier que lâĆuvre de construction Ă laquelle se livre le Franc-Maçon est une Ćuvre intellectuelle, mentale voire psychique. Câest en cela que le Franc-Maçon est un GĂ©omĂštre. Câest prĂ©cisĂ©ment et uniquement de cette gĂ©omĂ©trie-lĂ que se rĂ©fĂšre la fameuse phrase de Platon, celle qui est un Art » de la pensĂ©e, qui Ă©lĂšve lâesprit Ă la comprĂ©hension des lois mĂ©taphysiques qui rĂ©gissent les rapports entre lâHomme et lâunivers.
NUL NâENTRE ICI SI IL NâEST GEOMETRE »Introduction Cette devise est comme, tout le monde le sait, celle inscrite sur lâĂ©cole dâAthĂšnes fondĂ©e par Platon. Nous pouvons rester perplexes devant cette maxime pour entrer dans une Ă©cole de philosophie. Pourquoi demander a des Ă©lĂšves de philosophie dâĂȘtre avant tout des gĂ©omĂštre ? DĂ©finition gĂ©omĂ©trie par gĂ©omĂ©trie nous pouvons entendre le sens de mathĂ©matiques car dans lâa GrĂšce antique les mathĂ©matiques Ă©taient trĂšs souvent de la gĂ©omĂ©trie Pythagore par exemple. Comment dĂ©finir les mathĂ©matiques nous prendrons au dĂ©part la dĂ©finition dâEuclide câest une machine axiomatique, ces axiomes ne sont pas dĂ©montrables mais sont Ă©vidents » , Ă partir de ces axiomes on fonde un systĂšme dĂ©ductif. Et de plus nous faisons le constat que les mathĂ©matiques peuvent sâappliquer au rĂ©el jusquâau 20Ăšme. Par exemple le titre complet de lâĂ©thique de Spinoza Ăthique dĂ©montrĂ©e suivant l'ordre cette maxime nous amĂšne Ă nous interroger sur le lien entre mathĂ©matique et philosophie. 1. La question de la mĂ©thode En effet beaucoup de philosophes ont admirĂ©s les mathĂ©matiques et sa mĂ©thode rigoureuse par la dĂ©monstration, et ont essayĂ©s de la reproduire en philosophie, nous voyons donc Ă©merger le premier point quâest la mĂ©thode. Il nous faudra donc voir le lien entre mĂ©thode mathĂ©matique et La question de la vĂ©ritĂ© et de la connaissance . Les maths sont souvent considĂ©rĂ©s comme vraies, en effet elles ont, comme Platon le dira un versant intelligible et un versant sensible, elles sâappliquent au rĂ©el tout en restant une abstraction, et en cela on a pdt longtemps considĂ©rer les mathĂ©matiques comme vraies. Cela dit le 20Ăšme siĂšcle semble avoir largement remis cette affirmation en question, avec les gĂ©omĂ©tries non-euclidiennes⊠et de plus en plus on a tendance Ă penserles mathĂ©matiques comme une machine basĂ©e sur des axiomes et la vĂ©racitĂ© dâune proposition mathĂ©matique serait uniquement basĂ©e sur la dĂ©monstration mathĂ©matique Ă partir des axiomes. . La philosophie a aussi prĂ©tendue au vraie, avec la mĂ©taphysique qui visait a chercher les causes, comme le dirait Aristote dans les premiĂšres pages de la mĂ©taphysique, en effet els mathĂ©matiques nous apportent une connaissance pour construire des murs, des ponts via la physique, mais ces connaissance sont-elles vraies ?. On en revient finalement au fait que les mathĂ©matiques apporteraient une connaissance comme La question du questionnement et de lâĂ©tonnement Question qui dĂ©coule directement des deux autres, les mathĂ©matiques comme la philosophie vise Ă rĂ©pondre Ă des questions, elles demandent un vĂ©ritable plongeon dans un problĂšme, le creuser⊠et câest surement dans cesens que Platon lâentend, les mathĂ©matiques permettent dâaiguiser lâesprit, et Platon ne veut peut ĂȘtre non pas trouver la vĂ©ritĂ© mais aiguiser lâesprit pour sortir de la verrons donc que I. Les mathĂ©matiques ont en commun avec la philosophie la mĂȘme recherche du vrai et une rigueur Mais pour autant on ne peut philosopher de maniĂšre mathĂ©matique, elles sont tout Ă fait distinctes une machine bourrĂ©e dâaxiomes »III. Les mathĂ©matiques mĂȘme si elles ne peuvent pas ĂȘtre assimiler Ă la philosophie ne sont pas comme la logique, il y a un rĂŽle de lâintuition mathĂ©matique comme de lâintuition philosophiqueI. Les mathĂ©matiques ont en commun avec la philosophie la mĂȘme recherche du vrai et une rigueur nĂ©cessaire1 Les mathĂ©matiques comme une Ă©tape pour sortir de la caverne et dâatteindre lâidĂ©e, la vĂ©ritĂ© Nous traitons dâabord de la question de la vĂ©ritĂ©, les mathĂ©matiques sont pour Platon une Ă©tape de lâaccĂšs Ă la vĂ©ritĂ© qui est pour lui intelligible, et donc les mathĂ©matiques ont bien indissociables de la philosophie pour atteindre le vrai
Auteur Philippe Boudon_ DOI [Comment interroger la conception numĂ©rique Ă partir de lâarchitecturologie, qui sâest donnĂ©e la tĂąche de comprendre la conception architecturale ? Dans un prĂ©cĂ©dent article, Thierry Ciblac questionnait le rĂŽle de lâenseignement de la gĂ©omĂ©trie dans la formation des architectes et rappelait le nul nâentre ici sâil nâest gĂ©omĂštre ». Philippe Boudon dĂ©veloppe et tempĂšre ici la formule nĂ©gative quâil lui avait adressĂ©e.] Squared vertigo par Ste71 sous licence CC BY-NC-SA Peut-on envisager une architecturologie numĂ©rique ? Il ne sâagit pas tant par lĂ dâutiliser lâarchitecturologie sur un support numĂ©rique 1. Ce qui pourrait toutefois ĂȘtre une piste de travail imaginons par exemple un menu architecturologique constituĂ© des concepts architecturologiques comme embrayage, dimension, rĂ©fĂ©rence, dĂ©coupage, etc⊠La simple simulation de lâusage dâun tel menu, sâil Ă©tait possible, permettrait peut-ĂȘtre de poser des problĂšmes Ă la conception numĂ©rique. Mais, de façon Ă©pistĂ©mologiquement plus ambitieuse, il sâagirait de considĂ©rer le mot conception dans une extension dĂ©passant le domaine architectural oĂč il a pris naissance, pour examiner lâapport possible de lâarchitecturologie â de ses concepts â Ă la conception numĂ©rique 2, comme jâai pu lâesquisser pour la conception musicale. Câest dans le fond un des horizons du laboratoire dĂ©nommĂ© antĂ©rieurement ARIAM-LAREA et qui poursuit, sous une nouvelle appellation, le MAACC, dâassocier une rĂ©flexion architecturologique Ă ses diverses recherches sur la conception numĂ©rique. Câest dans cet esprit que je mâinterrogerai ici sur quelques concepts. Espace de rĂ©fĂ©rence Le mot dĂ©signe une rĂ©fĂ©rence encore vague envisagĂ©e par le concepteur Ă la rĂ©alitĂ©. Tandis que les mots de rĂ©fĂ©rent chez le linguiste, ou de rĂ©fĂ©rence chez le philosophe requiĂšrent un renvoi prĂ©cis, dâun signe ou dâun mot Ă quelque rĂ©alitĂ© donnĂ©e. En termes sĂ©miotiques peirciens, lâespace de rĂ©fĂ©rence concerne la primĂ©itĂ©. Câest dire son vague, son aspect qualitatif, lâidĂ©e de possibilitĂ©. Dans ces conditions on imagine dâemblĂ©e quelque obstacle du cĂŽtĂ© du numĂ©rique qui ne semble pas bien supporter le vague, le flou, lâimprĂ©cis. Mais on peut cependant, sans penser Ă un usage opĂ©ratoire, tenir que lorsque Frank Gehry conçoit Bilbao câest prĂ©cisĂ©ment la possibilitĂ© offerte par un logiciel, le logiciel Catia qui lui aura permis dâenvisager des formes qui auraient sans lui Ă©tĂ© irrĂ©alisables. Dans ce cas il me semble que le numĂ©rique aura bien Ă©tĂ© espace de rĂ©fĂ©rence pour lâarchitecte, comme, pour prendre un autre exemple, lâĂ©conomique aura pu lâĂȘtre pour la maison des artisans chez Le Corbusier, ou comme aujourdâhui le dĂ©veloppement durable travaille les esprits. On dispose donc avec espace de rĂ©fĂ©rence », dâun concept qui pourrait ĂȘtre opĂ©ratoire pour lâintelligibilitĂ© du numĂ©rique comme espace de conception mĂȘme si Gehry dit ne guĂšre prendre dâintĂ©rĂȘt Ă lâinformatique comme jâai pu lâentendre Ă©noncer lors de confĂ©rences faites en commune Ă Washington, le cas Bilbao-Ghery permet de tirer un enseignement qui nâest autre que la possibilitĂ©, pour la conception architecturale, que le numĂ©rique puisse constituer un espace de rĂ©fĂ©rence pour elle. Il semble que ce soit lĂ une philosophie qui commande plus dâun des travaux menĂ©s au MAACC. Mais on peut aussi poser la question sous une forme symĂ©trique, Ă savoir la possibilitĂ© de la conception architecturale dâĂȘtre espace de rĂ©fĂ©rence pour la conception numĂ©rique. Sans doute est-ce lĂ encore une voie suivie par le laboratoire, mais lâidĂ©e dâexaminer les deux possibilitĂ©s dans une symĂ©trie ne pourrait-elle forcer Ă clarifier des programmes de recherche en les distinguant et engager une reprĂ©sentation dynamique dâallers retours entre conception architecturale et conception numĂ©rique ? On pourrait prendre naturellement la dĂ©claration de Gehry Ă lâĂ©gard de lâinformatique pour une coquetterie mais je pense quâil faut la prendre beaucoup plus au sĂ©rieux. Traduite en termes architecturologiques cela reviendrait Ă faire lâhypothĂšse que les espaces de rĂ©fĂ©rence sont trop vagues pour entrer dans la machine » et restent Ă situer chez lâutilisateur, non dans la machine. En gĂ©nĂ©ralisant Ă la connaissance de la conception numĂ©rique cela dĂ©bouche sur une question majeure de valeur gĂ©nĂ©rale quâest-ce qui est de lâordre du ou des langages machine et quâest-ce qui demeure hors de ces langages, câest-Ă -dire relĂšve de la pensĂ©e du concepteur. En dâautre terme sĂ©parer lâinformatisable du non informatisable. Le concept dâespace de rĂ©fĂ©rence ne me semble donc pas pouvoir sâinscrire dans 1 mais il peut aider Ă 2. Mais il en irait de mĂȘme du concept non moins important de pertinence, dont lâĂ©chelle gĂ©omĂ©trique est le degrĂ© zĂ©ro. Ăchelle et gĂ©omĂ©trie, Ă©chelle gĂ©omĂ©trique De façon fondamentale, lâĂ©chelle est posĂ©e, en architecturologie, non comme quelque notion dâordre esthĂ©tique, comme il est lĂ©gitime en architecture, mais comme une question Ă©pistĂ©mologique elle est lieu de la diffĂ©rence entre gĂ©omĂ©trie et architecture, constituant comme telle un programme de recherche. De ce point de vue on ne peut manquer de constater lâimportance de la gĂ©omĂ©trie dans la conception numĂ©rique et le problĂšme qui sâensuit. Est-ce que le numĂ©rique, compte tenu de la place majeure que la gĂ©omĂ©trie y tient, nâest pas, dans cette mesure mĂȘme, relativement incompatible avec la conception architecturale, laquelle a toujours affaire Ă de lâĂ©chelle, sous quelque forme que ce soit ? De nombreux commentaires exprimant les difficultĂ©s relatives Ă lâĂ©chelle dans lâusage du numĂ©rique permettent de penser quâil y a lĂ un problĂšme de fond. Certains parlent de crise de lâĂ©chelle pour cette raison sans peut-ĂȘtre distinguer ce qui est dâordre gĂ©nĂ©ral pour la conception architecturale et ce qui peut ressortir prĂ©cisĂ©ment au numĂ©rique. Or on sait quâune des Ă©chelles architecturologiques entendues Ă un premier niveau comme pertinences de mesures est lâĂ©chelle gĂ©omĂ©trique, mais une Ă©chelle non embrayante. Autrement dit de la gĂ©omĂ©trie » est prĂ©sente en architecture ce qui est reconnu en architecturologie par la prĂ©sence mĂȘme dâune Ă©chelle gĂ©omĂ©trique, sans quâelle puisse suffire Ă dimensionner des objets. Et comme il ne sâagit pas de gĂ©omĂ©trie au sens mathĂ©matique du terme, mais dâune appellation du langage ordinaire qui qualifierait volontiers de » gĂ©omĂ©trique » un cube qui nâen serait pas tout Ă fait un la maison des artisans de Le Corbusier par exemple, tandis que les montagnes produites artificiellement par synthĂšse de figures fractales a priori nâen seraient pas, dâoĂč procĂšde justement notre Ă©tonnement pour de telles figures quâon aurait pas ordinairement qualifiĂ©es de gĂ©omĂ©trique », il convient alors de prĂ©ciser de façon plus formelle et sans sâen tenir Ă des formes dites » gĂ©omĂ©triques » ce qui peut ĂȘtre hypothĂ©tiquement entendu en architecturologie par lâexpression Ă©chelle gĂ©omĂ©trique. Une des mes hypothĂšses sur ce point est de la caractĂ©riser par son homogĂ©nĂ©itĂ©. Comme tout espace architectural nĂ©cessite des mesures confĂ©rĂ©es Ă lâobjet via une fonction gĂ©nĂ©rale dâembrayage, il suit dâune telle hypothĂšse que la fonction dâembrayage qui sây associe se caractĂ©rise par son unicitĂ©. On peut alors considĂ©rer que lâunicitĂ© dâembrayage caractĂ©rise formellement lâĂ©chelle gĂ©omĂ©trique. Est » gĂ©omĂ©trique » ce qui suppose une unicitĂ© dâembrayage. Dans cette idĂ©e dâhomogĂ©nĂ©itĂ© on pourrait sans doute inclure aussi bien, Ă cĂŽtĂ© des cubes, sphĂšres et autres volumes rĂ©guliers ou semi-rĂ©guliers, les grammaires de forme de Georges Stiny, les courbes de Peano, les fractales de Mandelbrot comme les pavages de Penrose et autres. Les coupoles gĂ©odĂ©siques de Fuller par contre, malgrĂ© la tentation quâon aurait de les tenir pour » gĂ©omĂ©triques », nây entreraient pas au titre dâĂ©chelle gĂ©omĂ©trique mais plutĂŽt de modĂšle gĂ©omĂ©trique tĂ©lĂ©ologique. DĂ©crites explicitement ou implicitement les blobs » et autre metaballs » y trouveraient aussi bien leur place, Ă©tant dĂ©crites par telle ou telle formule », une formule qui en caractĂ©rise justement lâhomogĂ©nĂ©itĂ©. Du mĂȘme coup, on peut constater Ă quel point la gĂ©omĂ©trie ou, vaudrait-il mieux dire, le gĂ©omĂ©trique en architecture », prend une place considĂ©rable dans le cas du numĂ©rique, tout en ne concernant quâune partie trĂšs limitĂ©e de ce qui peut se jouer de façon gĂ©nĂ©rale dans lâordre des opĂ©rations de la conception architecturale celle-ci se limiterait Ă ce qui relĂšve dâune unicitĂ© dâembrayage. Le plan du journal Turun Sanomat fournirait Ă titre dâexemple un cas de figure de la conception particuliĂšrement ardu Ă simuler pour le numĂ©rique. Turun Sanomat Aalto arch., schĂ©ma Ph. Boudon Des instituts universitaires dĂ©veloppent des secteurs de programmation sous lâexpression de gĂ©omĂ©trie architecturale » qui montrent en mĂȘme temps lâhypertrophie qui peut guetter la conception dans ce domaine de modalitĂ©s pouvant Ă la fois ĂȘtre prolifĂ©rantes pour lâavenir et malgrĂ© tout limitĂ©es quant au type de productions qui peuvent ĂȘtre conçues, ou plutĂŽt gĂ©nĂ©rĂ©es. On peut mĂȘme penser quâun style numĂ©rique est dĂ©jĂ perceptible, ressenti comme tel, qui a toutes les apparences de la novation mais que pourrait aussi guetter une forme dâhomogĂ©nĂ©itĂ© ressentie, laquelle procĂ©derait justement de lâhomogĂ©nĂ©itĂ© gĂ©omĂ©trique que les variations de lâarchitecture dite paramĂ©trique ne rĂ©ussissent pas dans tous les cas Ă estomper, sauf si dâautres Ă©chelles architecturologiques travaillent implicitement la conception. Echelle de niveaux de conception, Ă©chelle de voisinage Devant une mĂ©ta Ă©chelle globale instanciĂ©e par une Ă©chelle gĂ©omĂ©trique â une hypothĂšse de caractĂ©risation de la conception architecturale numĂ©rique â lâĂ©chelle de niveau de conception, qui en est lâopposĂ©e, pourrait constituer un sous-programme non moins important pour la conception numĂ©rique que la gĂ©omĂ©trie architecturale »[1]. DĂ©coupant lâhomogĂ©nĂ©itĂ© dont il a Ă©tĂ© question de quelque maniĂšre que ce soit, elle entraĂźne, par nĂ©cessitĂ© dâune certaine façon, le concept dâĂ©chelle de voisinage qui relie les parties dĂ©coupĂ©es. Celle-ci peut alors ĂȘtre posĂ©e comme un programme Ă envisager pour la recherche en conception architecturale numĂ©rique. Il serait possible, par exemple, de se demander comment rĂ©soudre numĂ©riquement le problĂšme de voisinage en jeu dans le cas de la Banque Nordique dâHelsinki dâAlvar Aalto, lequel a valeur dâemblĂšme de lâĂ©chelle de voisinage en architecturologie mais qui suppose lâarticulation dâautres Ă©chelles voir mon article dans Echelles[2] . La question devrait naturellement ĂȘtre travaillĂ©e more geometrico. la Banque dâHelsinki Aalto arch., schĂ©ma Ph. Boudon More geometrico Si lâarchitecturologie procĂšde dâun principe qui pourrait sâĂ©noncer nul nâentre ici sâil est gĂ©omĂštre » attendu que la rĂ©duction de la conception architecturale Ă la gĂ©omĂ©trie, particuliĂšrement favorisĂ©e par le numĂ©rique, explique les problĂšmes dâĂ©chelle qui sont suscitĂ©s par lâomnipotence du gĂ©omĂ©trique, dans une interprĂ©tation diffĂ©rente ici de celle que donne Antoine Picon[3] de la crise de lâĂ©chelle qui frappe la scĂšne de lâarchitecture contemporaine ». Il conviendrait cependant de travailler en architecturologie more geometrico, câest-Ă -dire de façon formelle, non au sens polastique du mot forme, mais en un sens analogue Ă celui quâil peut prendre en logique ou en mathĂ©matiques. Si les formes gĂ©omĂ©triques plastiques semblent commander la recherche architecturale relative Ă la conception numĂ©rique, ce sont les opĂ©rations formellement identifiĂ©es qui devraient intĂ©resser une recherche architecturologique soucieuse dâune articulation entre opĂ©rations de conception architecturale et opĂ©rations de conception numĂ©rique. Nul nâentre ici sâil nâest gĂ©omĂštre » pourrait-on dire cette fois, en pensant que le numĂ©rique a peut-ĂȘtre la vertu dâexiger de la part des futurs architecturologues une rigueur ⊠digne de la gĂ©omĂ©trie⊠du mathĂ©maticien plus que de celle ⊠de lâarchitecte, qui nâest pas moindre mais reste dâautre nature. Ăchelle sĂ©mantique, Ă©chelle Ă©conomique Enfin si la gĂ©omĂ©trie est bien un univers non embrayĂ© exigeant de ce fait un embrayage par dâautres Ă©chelles architecturologiques, on peut considĂ©rer que lâĂ©chelle sĂ©mantique est naturellement amenĂ©e Ă jouer un rĂŽle majeur mais par une facilitĂ© parfois excessive. DĂšs quâun quelconque blob est engendrĂ©, ne suffit-il pas de le nommer chapelle » ou Ă©glise » pour effectuer une jonction de pure forme entre conception numĂ©rique et conception architecturale ? DĂšs quâune metaball est engendrĂ©e ne peut-on se contenter dâen faire un musĂ©e », tout simplement en dĂ©clarant que câest un musĂ©e ? DĂšs quâun pavage de Penrose sâest dĂ©ployĂ© ne peut-on en faire un pavage » justement ? ou encore un tapis, ou un parc dâexposition » ou mĂȘme un plan de ville ou un aĂ©roport, pour lâembrayer de quelque maniĂšre, mais dâabord de maniĂšre sĂ©mantique quelque peu cavaliĂšre au regard de lâArchitecture ? Mais ici sans doute lâĂ©chelle Ă©conomique intervient-elle en association avec lâĂ©chelle sĂ©mantique, facilitant des engendrements numĂ©riques parfois gratuits et sĂ©mantiquement superficiels, mais Ă©conomiquement efficaces, au moins pour les concepteurs. Pour citer cet article Philippe Boudon, Nul nâentre ici sâil nâest gĂ©omĂštre » », DNArchi, 04/04/2012, [1] Pour laquelle un sĂ©minaire doit se dĂ©rouler au Centre Georges Pompidou en septembre 2012, ce qui montre assez lâactualitĂ© de la question [2] Philippe Boudon, Ăchelles, editions Economica, Paris, 2002. Pp. 253-271. 3] Antoine Picon, Une introduction Ă la culture numĂ©rique, Ă©ditions Birkhauser, Basel, 2012. P. 124. RĂ©fĂ©rences BOUDON Philippe, 2003, Sur lâespace architectural, ParenthĂšses, Marseille. EVERAERT-DESMEDT Nicole,1990, Le processus interprĂ©tatif. Introduction Ă la sĂ©miotique de Ch. S. Peirce , Pierre Mardaga Ă©diteur, LiĂšge.
que nul n entre ici s il n est geometre